L’Aéroport de Bordeaux vient de franchir une étape majeure dans sa transition écologique avec l’inauguration d’une installation géothermique innovante, développée en partenariat avec Elcimaï Environnement. Ce projet s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à réduire drastiquement son empreinte carbone et à atteindre la neutralité énergétique d’ici 2030.
Alors que le secteur aérien est souvent pointé du doigt pour son impact environnemental, l’Aéroport de Bordeaux démontre qu’une approche durable et locale est possible. Avec cette nouvelle infrastructure, la plateforme aéroportuaire renforce son autonomie énergétique et confirme son engagement en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Une solution géothermique pour réduire l’empreinte carbone
Le système mis en place repose sur une boucle géothermale alimentée par un doublet de forage à 120 mètres de profondeur, exploitant l’aquifère de l’Oligocène. Grâce à la composition calcaire du sous-sol bordelais, riche en eau, cette technologie permet de couvrir 40 % des besoins en chaleur et 63 % des besoins en froid de l’aéroport.
Jean Chadoutaud, directeur de l’Ingénierie et de la Technique de l’aéroport, souligne :
« Ce projet illustre concrètement notre volonté de faire de l’Aéroport de Bordeaux une référence en matière de transition énergétique. Atteindre le Net Zéro Émission avant 2030 est un défi que nous relevons grâce à des solutions innovantes comme la géothermie. »
Des bénéfices énergétiques et environnementaux significatifs
Cette installation devrait permettre :
- Une réduction de la consommation d’énergie primaire de 1 058 MWhep par an ;
- Une diminution des émissions de CO₂ de 486 tonnes par an ;
- Un fonctionnement en thermofrigopompe, assurant à la fois chauffage et rafraîchissement des locaux, avec un gain d’espace et une meilleure efficacité énergétique.
Fabien Doumerc, représentant d’Elcimaï Environnement, précise : « Compte tenu des contraintes aéronautiques, les deux puits ont été implantés côté piste, près de la chaufferie, pour minimiser les pertes et optimiser la distribution. »
Une stratégie globale pour atteindre le Net Zéro Émission
La géothermie n’est qu’une pièce du puzzle dans la stratégie de l’Aéroport de Bordeaux. Depuis plusieurs années, plusieurs actions ont été mises en œuvre pour réduire son impact environnemental :
✅ Rénovation énergétique des bâtiments
✅ Installation de panneaux photovoltaïques
✅ Achat d’électricité verte
✅ Déploiement de la géothermie
Avec cette nouvelle infrastructure, l’aéroport produit désormais 700 kW de chaleur, réduisant progressivement sa dépendance au gaz naturel et favorisant les énergies renouvelables locales.
Compenser les émissions incompressibles
Malgré ces avancées, certaines émissions restent difficiles à éliminer. Pour respecter son engagement Net Zéro, l’aéroport prévoit de compenser ses émissions résiduelles via des projets locaux de séquestration du carbone, labellisés bas-carbone.
Vers un aéroport plus résilient et durable
Ce projet s’inscrit dans une vision à long terme visant à :
- Renforcer l’autonomie énergétique de l’aéroport ;
- Réduire les coûts opérationnels grâce à une énergie plus stable et moins chère ;
- Répondre aux attentes sociétales et réglementaires en matière de transition écologique.
Alors que le transport aérien doit impérativement se réinventer pour limiter son impact climatique, l’Aéroport de Bordeaux montre la voie en combinant innovation technologique, sobriété énergétique et engagement environnemental.
Et après ?
D’autres projets pourraient suivre, comme :
- L’extension des énergies renouvelables (éolien, hydrogène) ;
- L’optimisation des systèmes de chauffage et de climatisation ;
- Le développement de mobilités durables pour les passagers et le personnel.
Avec cette avancée majeure, l’Aéroport de Bordeaux confirme sa position de leader européen en matière d’aéroport durable, prouvant qu’il est possible de concilier performance économique et respect de l’environnement.
Et vous, que pensez-vous de ces initiatives ? Les aéroports peuvent-ils vraiment devenir 100 % autonomes en énergie ?
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