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L’érosion en Gironde : plusieurs sites en danger face à l’avancée de l’océan

Le phénomène d’érosion côtière s’accélère sur la façade atlantique française, mettant en péril des milliers de logements et bâtiments publics. De la Charente-Maritime à la Gironde, jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, les effets du recul du trait de côte sont désormais visibles et irréversibles sur certains sites emblématiques.

Démolition de l’Institut hélio-marin de Labenne : un symbole frappant

Lundi 13 octobre 2025, les pelleteuses ont entamé la démolition de l’ancien Institut hélio-marin de Labenne, dans les Landes. Construit en 1930 à seulement 65 mètres de l’océan Atlantique, ce bâtiment historique était désaffecté depuis 2007. Racheté par la commune en 2021, puis revendu au Conservatoire du littoral pour 1,7 million d’euros, l’édifice n’était plus qu’à quelques dizaines de mètres des vagues.

L’érosion côtière, phénomène naturel de perte progressive de sédiments sous l’effet des vents, vagues et marées, fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par an

« Pour éviter que le bâtiment ne parte en morceaux dans l’océan, il fallait détruire », explique Jean-Luc Delpuech, vice-président du département des Landes et ancien maire de Labenne.

L’érosion côtière, phénomène naturel de perte progressive de sédiments sous l’effet des vents, vagues et marées, fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par an. Sur la côte girondine, le trait de côte recule en moyenne de 2,5 mètres par an, tandis que dans les Landes, la moyenne est d’environ 1,7 mètre. Près d’un quart du littoral français est aujourd’hui concerné par ce phénomène.

Un chantier de « renaturation » à 2,3 millions d’euros

Selon les projections de l’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine, l’emplacement du bâtiment correspond déjà à la position estimée du trait de côte en 2040. « La dune commençait à ensevelir la partie ouest du bâtiment », précise Arnaud Anselin, directeur de la gestion patrimoniale du Conservatoire du littoral.

Les 12.000 m² de bâtiments et zones bitumées seront entièrement démolis d’ici début 2026. Un chantier de renaturation sera ensuite lancé pour redonner au site son caractère dunaire originel, pour un coût de 2,3 millions d’euros.

Le préfet des Landes, Gilles Clavreul, a rappelé qu’il s’agissait de « traiter des situations urgentes » dans le cadre d’une stratégie nationale de lutte contre le recul du trait de côte.

Des milliers de logements menacés sur tout le littoral

En Gironde, l’immeuble « Le Signal », situé sur la plage de Soulac-sur-Mer, avait déjà été démoli en 2023 après avoir été encerclé par l’océan.

L’érosion ne concerne pas que les Landes. Le Groupement d’intérêt public Littoral, qui fédère les collectivités concernées de la Charente-Maritime aux Pyrénées-Atlantiques, estime que 6.700 logements et commerces pourraient être menacés d’ici 2050 si aucune mesure d’adaptation n’est prise.

En Gironde, l’immeuble « Le Signal », situé sur la plage de Soulac-sur-Mer, avait déjà été démoli en 2023 après avoir été encerclé par l’océan. En Charente-Maritime, c’est un phare situé à La Tremblade qui devra prochainement être détruit, victime lui aussi de l’avancée inexorable de la mer.

Une adaptation urgente et coûteuse

Face à l’érosion, les collectivités doivent choisir entre protéger, reculer ou démolir. Si certains sites font l’objet de travaux de protection (digues, enrochements), d’autres, comme Labenne ou Soulac, doivent être abandonnés ou transformés. Ces décisions sont complexes, coûteuses et souvent impopulaires localement.

👉 Le recul du trait de côte n’est plus une menace lointaine : c’est une réalité actuelle qui redessine peu à peu le littoral atlantique français.

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