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L’Hôtel de Basquiat à Bordeaux mis en vente : un joyau patrimonial en suspens

La Ville de Bordeaux a décidé de mettre en vente l’Hôtel de Basquiat, demeure historique du recteur de l’Académie. Situé au 29 cours d’Albret, en face du Musée des Beaux-Arts, cet élégant hôtel particulier du XVIIIe siècle, doté d’une cour d’honneur, est proposé sur le marché immobilier au prix de 4,65 millions d’euros.

Ce choix, défendu par la majorité municipale, soulève de vives critiques, notamment dans les rangs de l’opposition. Depuis son arrivée aux responsabilités, l’équipe de Pierre Hurmic (EELV) a engagé un inventaire de son patrimoine immobilier. C’est dans ce cadre qu’elle a examiné de près la situation de l’Hôtel de Basquiat, occupé jusqu’en 2024 par le rectorat. Or, le loyer versé par l’Éducation nationale — 43 000 euros par an — est jugé très inférieur à la valeur réelle du bien, estimée à 115 000 euros annuels par les services des Domaines.

Face à cette évaluation, la mairie propose un étalement de la revalorisation sur six ans. Le Rectorat et le ministère de l’Éducation refusent, préférant déménager à la rentrée 2024 pour réduire leurs coûts de fonctionnement.

Devenu vacant, le bâtiment représente désormais un fardeau pour la Ville. Classé monument historique depuis 1959, l’Hôtel de Basquiat est soumis à des contraintes strictes qui limitent fortement les possibilités d’aménagement.

Devenu vacant, le bâtiment représente désormais un fardeau pour la Ville. Classé monument historique depuis 1959, l’Hôtel de Basquiat est soumis à des contraintes strictes qui limitent fortement les possibilités d’aménagement. La mise aux normes pour une ouverture au public serait particulièrement complexe et coûteuse, notamment en raison de l’absence d’accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR).

Dans ce contexte, la municipalité préfère céder le bien plutôt que d’engager des travaux très lourds. Elle estime que la vente permettra de dégager des ressources pour d’autres projets, plus en lien avec les besoins actuels de la population. Toutefois, cette décision suscite une controverse. Certains élus d’opposition dénoncent un abandon du patrimoine historique bordelais et s’interrogent sur le devenir de ce site emblématique une fois passé dans le privé.

L’affaire s’inscrit dans une série de choix difficiles opérés par la Ville dans la gestion de ses biens patrimoniaux. Elle relance le débat, souvent sensible, sur la conciliation entre préservation du patrimoine, contraintes budgétaires et service à la population. Alors qui en sera le nouveau propriétaire ?

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