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Trois ans après les incendies, la nature reprend vie dans la réserve d’Hostens

En Gironde, la vie retrouve peu à peu ses droits. Trois ans après les incendies dévastateurs de 2022, qui ont ravagé des milliers d’hectares de forêt, la réserve biologique d’Hostens commence à montrer des signes timides, mais bien réels, de résilience écologique. Au cœur de ce territoire meurtri, plantes et animaux réapparaissent, redessinant peu à peu un écosystème transformé.

Dans les marais de la réserve, une tortue cistude émerge lentement des eaux noires. Ce reptile rare et protégé est aujourd’hui un symbole de la renaissance du site. Pesée, mesurée, puis marquée d’une petite encoche sur sa carapace, elle fait partie des vingt individus recensés depuis le début d’un vaste programme de suivi mis en place par le département. L’objectif : mesurer la capacité de la biodiversité locale à se régénérer après la catastrophe.

Trois ans après les incendies dévastateurs de 2022, qui ont ravagé des milliers d’hectares de forêt, la réserve biologique d’Hostens commence à montrer des signes timides, mais bien réels

Certaines espèces ont su échapper aux flammes en trouvant refuge dans les zones humides. C’est le cas de la cistude. D’autres, en revanche, ont vu leurs populations s’effondrer. Le lézard vivipare, autrefois courant dans les landes girondines, est désormais quasiment absent : un seul spécimen a été observé l’an dernier.

Malgré ces pertes, la vie reprend lentement. Les premiers à revenir sont souvent les insectes. Attirés par la végétation en pleine repousse, ils préparent le terrain pour d’autres espèces. Papillons, libellules, oiseaux nicheurs comme l’engoulevent d’Europe ou le courlis cendré réapparaissent, profitant de la transformation du paysage. Là où s’étendaient les pins maritimes calcinés, on voit désormais pousser des bouleaux, des saules et des fougères, premières étapes vers une forêt en mutation.

La flore, elle aussi, réserve des surprises. Dans les zones épargnées par le feu, des plantes rares comme la drosera carnivore ou certaines orchidées reprennent timidement leur place. Mais les spécialistes restent prudents : la prolifération d’espèces invasives menace de perturber cet équilibre encore précaire.

Pour favoriser un retour naturel de la biodiversité, les gestionnaires ont fait le choix audacieux de laisser une partie de la réserve en libre évolution.

Pour favoriser un retour naturel de la biodiversité, les gestionnaires ont fait le choix audacieux de laisser une partie de la réserve en libre évolution. Cela signifie aucune intervention humaine, afin d’observer comment l’écosystème peut se reconstruire seul. L’idée est de permettre, à très long terme, le retour du paysage originel des landes humides, tel qu’il existait avant les grands aménagements forestiers du XIXe siècle.

Mais cet espoir reste fragile. Le réchauffement climatique, et les sécheresses de plus en plus fréquentes, représentent une menace permanente pour cet équilibre en reconstruction. Malgré tout, à Hostens, la nature montre qu’elle peut renaître, à condition qu’on lui en laisse le temps… et l’espace.

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