Tu connais sans doute cette enfilade de terrasses où l’ambiance bat son plein dès la fin d’après-midi sur les quais de Bordeaux. Mais derrière la carte postale festive, un habitant vient de remporter une bataille judiciaire qui pourrait changer la donne pour tout le centre-ville.
Saisi par ce riverain excédé, le tribunal administratif a condamné la Ville de Bordeaux, lui donnant deux mois pour faire retomber le bruit sous les seuils autorisés. Une première qui pourrait faire tache d’huile.
L’histoire débute dans un appartement du cinquième étage, en surplomb de cinq bars installés sur à peine soixante mètres. Lassé de voir ses soirées rythmées par les éclats de voix, Alban Colomès décide en 2022 de faire poser des sonomètres dans son salon. Le verdict de l’expertise est sans appel : un niveau sonore deux fois supérieur à la limite légale, provenant exclusivement des conversations animées sur les terrasses.
Malgré les contrôles municipaux et un début de médiation, rien n’y fait. Le tribunal pointe une « carence » de la mairie dans l’exercice de ses pouvoirs de police, l’obligeant à agir et à verser plus de 10 000 euros entre indemnités et frais d’expertise. Une vraie claque institutionnelle.
Toi, tu pourrais penser que le problème vient d’un établissement en particulier, mais c’est plutôt la somme des bars que pointe du doigt le riverain. Un phénomène bien connu des associations de riverains, qui dénoncent depuis trente ans la mono-activité festive de certaines rues bordelaises.
Du côté des professionnels, la surprise domine. L’Umih 33 assure que les bars du quai ne sont « pas plus bruyants qu’ailleurs » et redoute désormais des fermetures anticipées, dans un contexte économique déjà fragile.
La mairie, elle, a convoqué une réunion d’urgence.
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