Depuis plusieurs semaines, les habitants de Bordeaux et de plusieurs communes alentour remarquent de curieux visiteurs nocturnes accrochés aux murs ou se faufilant dans les jardins. Ces petits reptiles, aux allures de dragons miniatures, ne sont autres que des Tarentes de Maurétanie, une espèce de gecko originaire du pourtour méditerranéen.
Un lézard discret mais efficace
La Tarente se distingue par son corps trapu, sa peau beige ponctuée de protubérances sombres et ses grands yeux ronds adaptés à la chasse nocturne. Très discrète, elle ne sort qu’à la tombée de la nuit pour se nourrir d’insectes. Sa présence, bien que surprenante, est une bonne nouvelle pour les riverains : ce reptile inoffensif se régale notamment de moustiques et autres nuisibles.

Une arrivée venue du sud
Selon les spécialistes, les premiers geckos auraient été introduits accidentellement en 2022, transportés dans des conteneurs d’arbres importés d’Espagne ou d’Italie, en particulier des oliviers dont ils utilisent les fentes des troncs pour pondre leurs œufs. Rapidement, quelques foyers ont été identifiés autour de la gare Saint-Jean. Depuis, l’espèce se répand progressivement dans toute la métropole bordelaise.
Une expansion rapide dans les quartiers
Désormais, les Tarentes ne se limitent plus au centre-ville. Elles ont été observées rive droite, dans le quartier de la Bastide, mais aussi à Saint-Seurin, Saint-Bruno, Bègles et même au Bouscat. Leur adaptation au climat bordelais, plus doux ces dernières années, facilite leur installation.
Une plateforme citoyenne pour les recenser

Pour mieux comprendre et suivre cette colonisation, l’association Cistude Nature a mis en place une plateforme participative. Les habitants sont invités à y signaler toute observation de Tarente dans leur quartier et peuvent envoyer leurs photos à l’adresse dédiée : gecko@cistude.org. Ces données permettront d’évaluer l’ampleur du phénomène et d’anticiper l’évolution de l’espèce sur le territoire.
Des voisins à apprivoiser
Loin de représenter une menace, les geckos sont au contraire des alliés discrets de la biodiversité urbaine. Leur présence illustre la manière dont certaines espèces profitent des échanges commerciaux et du changement climatique pour élargir leur aire de répartition. Si les Bordelais s’étonnent encore de croiser ces reptiles méditerranéens sur leurs façades, ils pourraient bien devenir dans quelques années une composante familière du paysage nocturne local.
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