Le CHU de Bordeaux vient de franchir une étape majeure dans la prise en charge des urgences vitales. En intégrant directement une salle de radiologie interventionnelle au sein même de son service des urgences, l’établissement hospitalier révolutionne la manière de traiter les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les hémorragies graves.
Une première en France, qui pourrait bien devenir un nouveau modèle pour les hôpitaux du pays.
Chaque année, le CHU de Bordeaux accueille plusieurs centaines de patients victimes d’AVC – environ 350 – ainsi que plus de 500 personnes touchées par des traumatismes sévères entraînant des hémorragies internes. Dans ce contexte, chaque minute compte. Pour ces pathologies, les délais d’intervention sont cruciaux : un AVC non traité à temps peut entraîner des lésions cérébrales irréversibles, voire le décès du patient. Quant aux hémorragies internes, elles peuvent conduire à un état de choc ou à une issue fatale si elles ne sont pas maîtrisées immédiatement.
C’est dans cette optique que l’établissement a décidé d’installer une salle de radiologie interventionnelle de pointe directement au cœur du service des urgences. Cette technologie, habituellement située dans un autre service à quelques dizaines de mètres, est désormais accessible en quelques secondes à peine pour les urgentistes. « Chaque minute gagnée, ce sont des millions de neurones sauvés », rappelle le Dr Xavier Barreau, médecin radiologue au CHU. Grâce à un équipement dernier cri doté de deux caméras haute résolution, le temps de prise en charge est réduit de 30 à 45 minutes, ce qui représente un avantage décisif pour les patients.
Cette salle permet notamment d’effectuer des gestes techniques complexes sans devoir transférer les malades dans un autre bâtiment ou service. Cela concerne par exemple les thrombectomies, une intervention vitale pour déboucher une artère cérébrale obstruée, ou encore l’embolisation rapide d’une hémorragie interne. La salle est également adaptée aux interventions nécessitant une anesthésie lourde, ce qui renforce encore sa polyvalence.
Le Dr Eva Jambon, spécialiste en anesthésie réanimation, souligne l’impact direct sur le pronostic vital auprès de nos confères de Sud Ouest : « Pour les hémorragies, chaque minute compte. Moins de perte de sang signifie moins de transfusions, donc moins de complications, et in fine, plus de chances de survie pour nos patients. » Elle insiste aussi sur le confort et la sécurité que cet équipement offre à l’équipe soignante, qui peut agir de manière plus coordonnée et plus rapide dans des situations critiques.
Cette avancée technologique et organisationnelle place le CHU de Bordeaux à la pointe de l’innovation médicale. Elle témoigne aussi de la volonté des équipes hospitalières d’optimiser sans cesse leurs outils pour sauver toujours plus de vies. Si les résultats attendus se confirment, cette configuration pourrait inspirer d’autres établissements hospitaliers en France dans les années à venir.
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