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Pesticides : la Gironde, mauvais élève de l’agriculture française

Alors que la France tente de réduire son empreinte chimique, un territoire fait de la résistance. La Gironde, célèbre pour ses vignobles prestigieux, cache une réalité moins glorieuse : elle absorbe à elle seule 5% des pesticides utilisés dans tout le pays. Un chiffre qui fait tache dans un paysage pourtant idyllique.

Une contamination qui n’épargne rien ni personne

134 tonnes de fongicides déversées en Gironde : quand les vignobles sacrifient santé et environnement aux rendements.

Sols saturés, nappes phréatiques polluées, air chargé de résidus… Les conséquences de cette surutilisation de produits phytosanitaires sont visibles partout. Les riverains s’inquiètent, les associations environnementales multiplient les alertes, mais les pratiques agricoles peinent à évoluer. La raison ? La pression économique d’un secteur viticole qui mise encore massivement sur les rendements.

Parmi les substances les plus controversées, deux fongicides reviennent systématiquement :

  • Le Folpel, classé comme potentiellement cancérigène, mais toujours autorisé pour 15 ans.
  • Le Métirame, reconnu comme perturbateur endocrinien, dont l’utilisation reste légale malgré des risques avérés.

En 2022, 134 tonnes de Métirame ont été déversées dans les vignes girondines. Un volume qui interroge, alors que des alternatives existent.

La Gironde étouffe sous 5% des pesticides français – sols, eaux et air contaminés par des produits cancérigènes encore autorisés.

Bio vs Conventionnel : le grand ecart

Si certaines régions viticoles, comme celles du pourtour méditerranéen, ont largement adopté le bio, la Gironde reste à la traîne. Pire : le label Haute Valeur Environnementale (HVE), censé représenter une agriculture plus vertueuse, n’interdit pas plus de pesticides que l’agriculture conventionnelle. Une aberration dénoncée par les défenseurs de l’environnement.

Quelles solutions pour l’avenir ?

La transition est possible. Des viticulteurs prouvent déjà qu’on peut produire des vins de qualité sans recourir aux produits chimiques. Mais le changement nécessite un accompagnement fort des pouvoirs publics et une prise de conscience collective.

En attendant, les sols continuent de s’imprégner, l’eau se charge en résidus, et la biodiversité décline. La Gironde peut-elle encore inverser la tendance ? La réponse dépendra des choix faits aujourd’hui.

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