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Sarcophages sous la ville : des fouilles révèlent un cimetière mérovingien à Bordeaux

C’est lors de l’installation d’une borne escamotable dans la rue Jacques-d’Welles à Bordeaux, en 2016, que tout à commencé : la découverte des tout premiers sarcophages de l’époque mérovingienne (VIe-VIIIe siècles).

Depuis janvier 2025, un chantier de fouilles archéologiques d’envergure se déroule en plein centre-ville de Bordeaux, dans le quartier Sainte-Croix. Sur une surface de 2 700 m², les archéologues, sous l’égide de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), ont mis au jour une nécropole mérovingienne exceptionnelle. Les découvertes, notamment une cinquantaine de sarcophages.

Sarcophages et cloître refont surface-©Musée d’Aquitaine

Dans chaque sarcophage, les chercheurs ont découvert entre un et cinq individus. Cela s’explique par la réutilisation de ces sépultures, restées visibles dans la nécropole jusqu’au XIIIe ou XIVe siècle. La proximité immédiate de l’église Sainte-Croix n’est pas anodine : dès les débuts du Moyen Âge, le site accueillait une communauté monastique, plus importante que ce que l’on pensait jusqu’ici. Un monastère bénédictin y aurait pris racine vers le Xe siècle, évoluant au fil du temps en une abbaye prospère, incluse dans les remparts de la ville au XIIe siècle.​

Autre découverte remarquable : des vestiges du cloître de l’abbaye commencent à émerger au niveau du triangle Tauziat. Ce qui surprend les archéologues, c’est l’état de conservation exceptionnel des murs, quasiment intacts bien qu’à seulement 1,10 mètre de profondeurDes carreaux décoratifs, datant du XIVe siècle, ont également été trouvés, certains noircis laissant penser à un ancien incendie.​

Les investigations devraient se poursuivre jusqu’à fin 2026, avec l’ambition de fouiller presque tout le cloître de l’ancienne abbaye. Cela permettra de mieux comprendre l’architecture monastique médiévale, mais aussi le quotidien des moines.​

Les archéologues de Bordeaux explorent les secrets enfouis du quartier Sainte-Croix-©Ministère de la culture

Les archéologues alertent sur les dégâts causés par des installations récentes de réseaux, qui ont parfois endommagé des sarcophages. Des mesures sont désormais prises pour protéger les vestiges non extraits et permettre une cohabitation avec les travaux de végétalisation prévus.​

Et qui sait, la prochaine fois que tu marcheras dans le quartier Sainte-Croix, tu fouleras peut-être les pavés d’un ancien cloître… ou la toiture d’une villa romaine encore cachée sous tes pieds alors garde les yeux bien ouverts !

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