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La LGV Paris-Bilbao a (enfin) trouvé son financement, mais risque des recours en justice en Nouvelle Aquitaine

Après l’impasse des 225 millions d’euros manquants, c’est au tour des associations de s’impliquer dans le projet ferroviaire le plus ambitieux et contester de Nouvelle-Aquitaine.

La LGV est le principal projet ferroviaire du Sud-ouest. Avec un budget de 14,3 milliards d’euros, il doit relier Paris à Toulouse avec une heure de moins. Dans le même temps, le projet permettra de gagner vingt minutes sur l’axe Paris-Dax. À l’échelle européenne, le tracé reliera Paris à Bilbao, avec comme objectif de rattacher les grandes villes européennes plus facilement.

© La LGV se fait attaquer par les associations pour ralentir le projet au maximum - Pixabay
© La LGV se fait attaquer par les associations pour ralentir le projet au maximum – Pixabay

Un budget compliqué à boucler

Pour réussir à rassembler les fonds nécessaires, un découpage avait été prédéfini à la base du projet, impliquant l’État à hauteur de 40%, les collectivités d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine à 40% et l’Union européenne à 20%. Après de nombreux reports et refus, il manquait encore 225,6 millions d’euros.

La raison de cet écart étant la non-participation de plusieurs collectivités au financement du projet. En effet, ils estiment que la LGV représente une menace pour l’écologie, le territoire et les habitants. De plus, certains considèrent être laissés pour compte du fait que leur territoire ne sera pas desservi par la LGV.

Une situation tendue qui a trouvé sa solution lundi 14 février. La région a accepté d’apporter une contribution supplémentaire pour compléter le budget manquant. Hormis le groupe écologiste et celui du Rassemblement National, le vote a été accepté par tous les autres élus.

© La gare de Bordeaux sera un point central pour la suite du projet - Pixabay
© La gare de Bordeaux sera un point central pour la suite du projet – Pixabay

Un recours global pour ralentir la LGV

Alors que le Conseil d’État analyse le plan de financement en ce moment même, 12 associations se sont rassemblées pour la rédaction d‘une lettre commune. Leur objectif, guider le choix du Conseil d’État vers une meilleure répartition et un meilleur suivi des dépenses. Selon eux, ce financement est « risqué et déséquilibré ». Pour les associations, les collectivités ne savent pas réellement ce qu’elles devront payer. En effet, le coût dépendra des subventions accordées par l’Union européenne, qui ne sont pas sûres d’être acquises. Par ailleurs, la SNCF qui doit participer au financement, ne s’engagera qu’après la validation du projet et la connaissance des coûts. Une situation qui ne plaît pas aux associations qui considèrent que les collectivités doivent avoir le droit aux mêmes privilèges. Et si nécessaire, d’annuler leur participation si le budget se révèle trop important.

Un autre point qui pose problème, concerne l’engagement de Bordeaux Métropole. Il était prévu que leur participation atteigne les 354 millions d’euros, mais finalement, ils en sont à plus de 550 millions. En réalité, il s’agit de déductions perçues à la suite de nouvelles recettes qu’engendrerait la LGV. En effet, une nouvelle taxe sera imposée aux maisons secondaires présentes dans les zones que la LGV est censée desservir. Mais pour les associations, ces recettes semblent tomber du ciel et demandent à rester très prudent concernant cette donnée.

© La ligne LGV doit désengorger une partie des axes routiers et donner une alternative aux avions - Site officiel du GPSO
© La ligne LGV doit désengorger une partie des axes routiers et donner une alternative aux avions – Site officiel du GPSO

Le dernier point attaqué est la rapidité de prise de décision pour l’avance faite par la région. Selon eux, les élus n’ont eu qu’un jour pour regarder le nouveau plan de financement avant de voter. Une délibération beaucoup trop rapide pour être réfléchie et doit être suspendue pour les associations.

Même si le projet ne peut pas être arrêté, après avoir été déclaré d’utilité publique, il est toujours possible de le ralentir au maximum. Pour cela, il faut l’attaquer sur son financement ou encore son tracé, explique Philippe Barbedienne de l’association Sepanso, à nos confrères de 20 minutes.

© Le tracé de la LGV est déjà prêt et n'attend plus que les rails - Site officiel du projet LGV 2030
© Le tracé de la LGV est déjà prêt et n’attend plus que les rails – Site officiel du projet LGV 2030

L’affaire de la LGV n’est pas finie

Les 12 associations se présentent comme les représentants d’une centaine d’associations et espèrent représenter un poids suffisant pour faire changer la vision du Conseil d’État. En septembre dernier, une partie de ses associations a été déboutée de leurs recours. De plus, l’avis rendu ne sera que consultatif et n’obligera pas l’État à en prendre compte.

© Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset est un fervent défenseur du projet LGV - NICOLAS MESSYASZ/SIPA
© Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset est un fervent défenseur du projet LGV – NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Pour Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, l’avance votée ce lundi sera « remboursée » a posteriori par l’État. Selon lui, la LGV est d’une importance capitale pour le futur de la région. Elle permettra de désengorger une partie des axes routiers et donnera une alternative aux avions.

Une affaire très compliquée qui n’est pas près de se finir, mais qui dessinera le nouveau visage du Sud-ouest de la France. Les premiers travaux sont prévus pour commencer à l’horizon 2024.

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2 commentaires

  1. La taxe dont vous faites état est la TSE (taxe spéciale d’équipement), elle sera payée par tous les contribuables assujettis à la taxe foncière et dont la propriété est située à moins de 1H en voiture d’une gare desservie par la LGV soit Bordeaux, Agen, Montauban, Toulouse, Mont de Marsan et Dax. Ce ne sont donc pas comme vous le dites des maisons secondaires. De plus toutes les collectivités ont voté le premier plan de financement de fin 2021mais non pas délibéré sur le nouveau plan de financement voté par la région « en urgence » le 7 février dernier.

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